En 2011, dans le cadre des études volumes prélevables sur le territoire du bassin versant de la Vouge, les débits minimums biologiques (DMB) ont été recalculés. Ces derniers sont les débits de références utilisés dans la prise des arrêtés de limitation des usages en fonction du niveau des cours d’eau. Il s’avère que le cours d’eau de la Biètre et son bassin versant ont la caractéristique de franchir, très fréquemment et rapidement, les seuils de DMB entraînant des mesures de restriction d’usages, s’appliquant notamment au monde agricole. Systématiquement, les représentants de la profession agricole questionnent la cohérence de l’application des restrictions d’eau, basées sur le cours d’eau de la Biètre, alors qu’eux prélèvent dans la nappe de la Biètre, où ils constatent une présence d’eau en «abondance». À cela, le Syndicat du Bassin versant de la Vouge leur a répondu que d’après les études hydrogéologiques réalisées dans le secteur, dans la partie amont du système nappe-rivière de la Biètre, on observe un décrochage de la nappe par rapport aux cours d'eau superficiels en période estivale. Ainsi, en période estivale, la limite recharge/alimentation migre vers l'aval dans ce hydrosystème. Concrètement, si le niveau de la nappe baisse de l’ordre de quelques dizaines de centimètres alors le niveau de la rivière baisse fortement, entraînant au passage la prise des arrêtés de limitations d’usages. Au cours des deux dernières années, la rivière de la Biètre s’était asséchée au niveau de la source, par conséquent, le seuil de crise, entraînant l’interdiction totale d’irrigation, a été déclenché sur tout le bassin versant de la Biètre. Face à cette situation, une réflexion a conduit à proposer l’installation de deux piézomètres afin de suivre le niveau de la nappe, de définir la relation entre la nappe et la rivière et de démontrer l’impact des prélèvements dans la nappe sur le niveau du cours d’eau. In fine l’objectif est d’améliorer la gestion de la ressource disponible entre l’usage agricole et les besoins des milieux naturels.